Pour le présent moment, l’Organisation travaille sur plusieurs idées de projet pour lesquelles des notes conceptuelles sont en élaboration.
Suite à un diagnostic mené auprès des écoles communautaires de Hinche, l’Organisation s’est rendue compte que l’Etat et les bailleurs mettent très peu de ressources au profit des écoles communautaires. Ainsi, l’Organisation est en train de chapeauter/renforcer l’Association des Ecoles Communautaires du Hinche (ASECOH) afin que celui-ci puisse servir d’interlocutrice pour le ministère de l’éducation et pour tout autre acteur intéressé par rapport aux conditions de fonctionnement desdites écoles. Cette association sera un espace à travers lequel les leaders communautaires, les fondateurs d’écoles communautaires, les comités de parents, les élèves et parents puissent se concerter de manière éclairée sur la problématique des écoles commentaires et de pouvoir présenter un cahier de charge aux décideurs. En plus de présenter la radiographie des écoles commentaires à l’Etat et aux bailleurs, elle compte attirer l’attention des autorités sur l’obligation constitutionnelle de l’Etat de fournir les services scolaires gratuitement à tous les enfants indépendamment de leur religion, sexe ou en endroit qu’ils se trouvent.
La deuxième idée de projet concerne la thématique de la Réduction de la Violence Commentaire (RVC). La RVC est une thématique développée par les Nations Unies depuis plusieurs années dans le but de promouvoir la paix et la cohésion sociale. Ainsi cette thématique est de plus en plus pertinente à développer en Haïti en raison notamment de la montée de la violence niveau national et local. En effet, nous vivons dans un pays qui est submergé par toutes sortes de violence et conflits en commençant par les familles, les institutions de socialisation, dans les communautés de base, etc. C’est la raison pour laquelle l’Organisation voudrait ramener la jeunesse vers un autre paradigme où on essaie de l’orienter vers la gestion pacifique de conflit, vers le développement des activités de loisirs sains, en encourageant l’état et la société à développer des opportunités pour tous et toutes sans discrimination.
La troisième idée de projet concerne les femmes victimes qui constituent une véritable préoccupation pour l’organisation. Le constat c’est qu’au niveau de la commune de Hinche il y a beaucoup de femmes qui sont victimes de violence et d’autres formes d’abus mais elles n’ont malheureusement aucune structure de réhabilitation ou d’accompagnement pour ces dernières. Elles sont nombreuses à vivre dans les quartiers périphériques de la ville, dépourvues de moyens, sans une formation adéquate, souvent venues des sections communales, abandonnées par leur partenaire avec au moins un ou deux enfants sous leur responsabilité. Elles ont généralement entre 12 à 25 ans, pour survivre elles fréquentent souvent les boite de nuit et se font exploiter par les hommes de la place et ceux qui sont de passage en ville. Dans le but de leur offrir un minimum condition et de les aider à retrouver leur dignité, OROSH travaille sur la mise en place d’un centre susceptible de les accompagner.
L’organisation travaille sur l’extension d’un projet caprin qui est mis en œuvre au niveau de la localité Laspati, première section communale de Hinche. Il s’agit d’une initiative prise par l’Organisation depuis 2022 qui consiste à donner un crédit en nature au profit des élèves de la localité bénéficiaire. Une cinquantaine d’enfants sont ciblés sous le leadership de leur parent. Après évaluation, ce projet sera étendu au niveau de la 4ème section, bien sur en tenant compte des leçons tirées de l’expérience précédente.
La prospérité de la colonie de Saint Domingue au XVII ème siècle reposait essentiellement sur la production de la canne à sucre. Ainsi, jusqu’avant les années 1980, la production et la transformation de la conne à sucre étaient considérées comme une des filières clés dans l’économie des familles rurales du Plateau Central en particulier de la commune Hinche. En effet, en plus d’utiliser la canne pour payer les services socioéconomiques de base (école, santé, profession, habits…), les familles rurales la mangeaient sans aucune transformation et l’utiliser également à la préparation de différentes sortes boissons dont le jus, tisane, le café, le thé etc. La majorité de gros propriétaire disposait d’un moulin traditionnel à bras ou traction animal construit en bois pour moudre la canne puis la transformer en sirop et rapadou ( rapadou un produit très répandu en Haïti fait essentiellement avec le sirop de canne à sucre).
Malheureusement après la chute de Duvalier et les coups d’Etat en cascade que connait le pays entre 1986 et 1990, la production de la conne allait être considérablement baissée en raison d’une part, de l’envahissement du marché local par le sucre industriel dominicain rentrant en contrebande dans le pays et d’autre part, l’apparition de la maladie de charbon qui a complètement éliminé les champs de canne des paysans. Cette situation a impacté très négatif non seulement sur l’économie des familles rurales mais également sur la vie des animaux qui se nourrissaient des déchets extraits de la canne.
Heureusement pendant ces quinze dernière à divers endroits du pays en particulier à Thomonde et Pignon deux commune avoisinantes de Hinche, les planteurs ont pu accéder à une variété de canne qui est totalement inattaquable par la maladie charbon. Et ceci dit, les paysans ont recommencé à produire de la canne et renforcé substantiellement leur économie. Les études ont montré que cette variété de canne est susceptible d’être cultivée par les paysans de Hinche sans aucun risque alors que le sirop de canne est de plus en plus demandé par les acheteurs de l’Ouest, du Nord, de l’Artibonite et du Sud. C’est donc dans ce contexte qu’OROSH cherche à mobiliser les moyens pour d’une part, permettre aux cultivateurs de disposer de tous les intrants appropriés à la production de la canne et d’autre part, de doter les paysans d’un moulin à canne mobile de grande capacite permettant à aider au redressement l’économie des familles rurales.
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